Je me promenais dans Los Angeles, papier en main. J’avais absolument besoin de me rendre à cette adresse. J’en avais toujours eu envie. Si au moins j’avais su. Je marchais depuis plusieurs minutes, même près d’une demi-heure et il me restait encore quelques kilomètres à parcourir avant d’arriver à destination, selon la carte que j’avais acheté dans un petit magasin en demandant des infos. Je traversai quelques quartiers, je pu voir des enfants s’amuser, des couples mains dans la main, bref beaucoup de gens. Je venais tout juste d’arriver, mais ça avait l’air le paradis ici. Je marchai encore et arrivai enfin. Je me trouvais devant une maison de grandeur normale, c’est-à-dire pas trop grosse pas trop petite, juste parfaite. Elle était de couleur jaune, elle brillait. Différant d’où je vivais auparavant. Mon cœur battait la chamade et mes yeux s’étaient remplis de larmes.

Flashback divisé en plusieurs scènes, comme si ma vie défilais devant mes yeux

Scène 1

J’explorais de nouvelles choses dans le salon. Je voulais toucher à tout. Tout me semblait merveilleux. Je promenais mon regard dans la pièce, tout en me promenant sur mes deux jambes pas tout à fait solides. Je venais d’apprendre à marcher. Je vis un objet posé sur la table basse. C’était monsieur Coin-coin, ma peluche en canard. Ma préférée. Je me dirigeai vers, la table tombai, me relevai pour continuer. J’essayai de l’atteindre au bord de la table, mais mon bras ne se rendait pas, je n’arrivais pas à l’atteindre. Tout en retombant, j’accrochai un verre au passage. Il se déversa sur le tapis de salon. Dans ma chut, je m’étais cogné la tête, je me mis à pleurer. Mon père arriva en courant. Il n’était pas content en voyant ce qu’il trouva.

Qu’est-ce que tu as fait idiot ?

Il me tira par le bras et me frappa. Se fut la première fois. Pas la dernière.

Scène 2

Je dormais dans mon minuscule lit, monsieur Coin-coin, collé contre mon cœur. J’avais 8 ans. J’avais déjà des crises d’angoisse pendant la nuit, qui me gardaient réveillée. Je paniquais, je pleurais, je suffoquais. Il devait être 8 heures du soir à peu près, je savais déjà ce qui m’attendait. J’avais peur, c’était la même chose presque tous les soirs. J’entendis le bruit de ma porte de chambre. Mon père entra et se plaça sous mes couvertures. Je sentais son corps lourd sur le mien. Il m’embrassait dans le cou et me chuchotait à l’oreille.

Je t’aime mon petit chéri, tu es à moi pour toujours.

Il fallait que je me laisse faire. C’était ça où risquer de mourir rouée de coups.

Scène 3

J’avais 12 ans. Ma vie était toujours la même. Elle était même pire depuis que mon père ramenait une femme différente chaque semaine. Des soirs étaient pires que les autres. Ce soir-là, j’étais encore dans mon lit avec monsieur Coin-Coin. J’étais plus seul que jamais. J’entendais le grincement du lit de mon père et les cris d’une femme. J’avais peur, mes larmes roulaient sur mes joues, je ne pouvais pas dormir.

Scène 4

Elle est où maman ? J’avais demandé.

Elle est morte.

Je ne l’avais jamais connue.

Scène 5

Je t’ai toujours tout donné. Je travaille fort pour toi. Ton père est un entrepreneur renommé qui t’a offert la popularité, la richesse, une grande maison, de la nourriture, des vêtements, une vie rêvée. Tu es égoïste, tu ne penses toujours qu’à toi.

C’est ce qu’il me criait avec son haleine empestant l’alcool en me frappant, en me giflant, quand il m’avait surprise à tenter de m’enfuir. En sortant de ma chambre il m’avait enfermée à clé j’étais étalée sur le plancher inconscient. J’avais seize ans.

Plus tard j’ai du être toujours sous surveillance et faire l’école à la maison. Je n’avais plus le droit de voir qui que ce soit, au cas où je retenterais de me sauver.

Scène 6

Je regardais par la fenêtre de ma chambre les policiers qui emmenaient mon père, mains menottées dans le dos. Il avait été arrêté pour avoir fait de la fraude et volé de l’argent.

Dans ma chambre, j’avais écris des chansons, j’avais appris à me chanter des chansons, j’avais fait des recherches sur ma famille, celle de ma mère. J’avais un ordinateur portable pour mes cours à la maison, c’est avec ça que j’ai réussi. J’avais 18 ans.

Retour au moment présent

Je repensai à tout, je venais d’être acceptée à l’Université en littérature. Je commençais à connaître le bonheur depuis que j’étais libre. Il ne me restait qu’une chose. Je cognai à la porte et on ouvra. C’était un nouveau départ pour ma vie.

Salut maman. C’est moi, Lukas.


Elle était belle. Je savais maintenant d’où venaient mes cheveux châtain, ma peau plus clair. On allait apprendre à se connaître. Mon père m’avait menti toute ma vie. Je lui en voulais. Il s’était enfui avec moi à Boston, menaçant ma mère si jamais elle osait essayer de me retrouver. Je voulais profiter de chaque moment avec elle. J’allais essayer de venir la visiter souvent. À l’intérieur de moi j’étais brisé, mais ma mère me donnait le courage de recréer ma vie à ma façon. C’est ce que j’avais l’intention de faire à l’université de Californie, malgré mes démons du passé qui me hantent toujours.