Sujet: we're not broken, just bent (dorian) Sam 17 Aoû - 8:36
just give me a reason, just a little bit's enough.
Right from the start you were a thief, you stole my heart. And, I, your willing victim, I let you see the parts of me that weren't all that pretty... And with every touch you fixed them! Now you've been talking in your sleep, things you never say to me. Tell me that you've had enough of our love, our love. Just give me a reason, just a little bit's enough. Just a second: we're not broken just bent and we can learn to love again. It's in the stars, it's been written in the scars on our hearts. We're not broken just bent. And we can learn to love again!
Ft. Meave-Iä Reaghan & Dorian Wandel-Burrows ----- + -----
Meave avait faim. Elle avait toujours faim depuis quelques temps. Une manière de compenser le manque affectif de sa vie, certainement. Ce désastre qu'elle avait elle-même créé et qu'elle regrettait amèrement à présent. Mais que regrettait-elle au fond: le commencement de sa relation avec son éditeur ou d'y avoir mis un terme? Cette question restait un mystère aux yeux de la jeune femme qui préférait largement noyer son chagrin et désespoir dans une bonne boîte de glace ben&jerries. Nocif pour sa ligne, mais tellement bon pour le moral. A moitié affalée dans son divan, elle se contentait donc de zapper d'une main, et de racler son énième pot de glace de l'autre. Pathétique avait-elle envie de hurler les rares fois où son regard croisait malencontreusement leur reflet dans un miroir. Le miroir n'était pas la seule chose qu'elle évitait en ce moment. Loin s'en fallait même. Ainsi, son ordinateur, constamment ouvert sur une page vide était également banni de sa vie. Voir le petit curseur clignoter, alors qu'aucun mot ne venait s'inscrire sur la page blanche, insupportait Mea au plus haut point- lui rappelant à quel point elle ne servait plus vraiment à rien en ce moment. Une écrivaine qui n'écrivait plus: où allait le monde! Si seulement. Si seulement il n'y avait que cela. Son problème de page blanche n'était pas vraiment nouveau. Avant, elle pouvait simplement cliquer sur la petite croix rouge au-dessus de la page pour faire disparaitre ce traitement de texte de malheur, afin de pouvoir continuer à profiter de son ordinateur et des distractions d'internet. Mais ça aussi, elle l'évitait à présent- internet étant devenu source de trop d'ennuis et de nuits d'insomnie pour la jeune demoiselle depuis qu'une photo d'elle et Dorian parcourait tous les moyens de communication possibles et imaginables. C'était fou ce que les gens pouvaient n'avoir rien à faire de leur vie que pour s'intéresser de si près à la relation d'une écrivaine et de son éditeur. Mais, malgré cela, Meave savait très bien que là ne résidait pas vraiment le nœud du problème. Elle se serait bien fichue des médias en d'autres circonstances- comme de l'an quarante même. Seulement, elle ne se trouvait pas en d'autres circonstances et avait trouvé le moyen de s'engager dans une relation avec une homme marié. Marié! D'ailleurs, elle doutât fortement que leur histoire ait autant attiré de curieux si ça n'avait été pour ce mariage. L'adultère, ça faisait toujours vendre. C'était comme donner du miel à une abeille.
Il n'y avait décidément rien de bon à la télévision, décida Mea après trente minute de zappage intensif. Si il y avait bien un constat à faire, c'était l'affligeante décadence des programmes proposés sur le petit écran. Une vraie machine à abrutir les neurones. Parfois, quand elle prenait le temps d'y penser, ça lui faisait peur de voir à quel point la société pouvait se complaire dans les futilités qu'on lui proposait. Des vrais petits moutons, esclaves de leurs envies de consommation. Oh, bien entendu, elle ne vivait pas en ermitage et finissait aussi par se faire avoir de temps à autres, mais n'était pas dupe pour autant: on endormait de plus en plus la jeunesse de ce monde- formant ainsi une masse compacte qui ne se posait jamais de question. Meave, elle, se posait toujours des questions- et ce, depuis sa plus tendre enfance. Combien de fois ses parents n'avaient-ils pas maudit sa curiosité grandissante et parfois fatigante pour le monde qui l'entourait. Mais la jeune-femme, elle, s'était toujours estimée heureuse, persuadée que c'était cette soif d'apprendre et de voir toujours plus qui lui avait permis d'écrire un roman ayant touché autant de gens. Un roman ayant touché Dorian également. Le premier à avoir réellement cru en elle. Si ce n'avait été pour la chance qu'il lui avait offerte, Meave se serait vite retrouvée professeur de lettre au lycée de Paradise, frustrée et surtout pas écrivaine avec ses quarante-deux chats pour seul réconfort. Ok, bon peut-être exagérait-elle un chouïa, mais c'était au fond l'impression que Dorian lui avait toujours fait: celle d'être son sauveur personnel. Dés les premiers instants, elle avait accroché avec cet étrange individu, bien trop charismatique et différent que pour rentrer dans une quelconque catégorie. En plus de la lancer, il avait été une bouffée d'air frais dans la vie de l'écrivaine; lui faisant découvrir à travers ses yeux scrutateurs à lui un monde qu'elle ne connaissait pas- elle, la petite provinciale de Paradise. Un monde qui la charma immédiatement, mais qui perdait nettement de son brillant quand son éditeur n'était pas à ses côtés. Son éditeur... L'homme auquel elle venait de renoncer. Son cœur se serra dans sa poitrine à cette pensée, comme à chaque fois qu'elle se rappelait la précipitation dans laquelle elle avait quitté la grande pomme et surtout les raisons qui l'y avaient poussée. Cette liaison à laquelle elle tenait tant, affichée au grand jour dans les journaux. Quelque chose en Meave s'était comme brisé ce jour-là. Comme si elle venait à peine de prendre conscience de la gravité de son acte. Elle qui avait toujours considéré le mariage comme sacré- contrairement aux jeune de sa ville de naissance qui semblaient avoir fait de cela une banalité, presque un sport national. Elle avait fini par se retrouver à jouer l'autre femme, allant à l'encontre des principes avec lesquels elle avait grandi. Son père lui avait, d'ailleurs, fait part de sa désapprobation dés son retour à Paradise, la réprimandant vertement et lui rappelant qu'il avait toujours dit que rien de bon ne pouvait sortir d'une ville comme New-York. Surtout lorsqu'il nous prenait la fantaisie de vouloir vivre de ce que l'on écrivait. Une folie. Meave avait alors subi ce discours réchauffé sans broncher, trop occupée à être horrifiée par la tournure des choses que pour réellement écouter son père.
Un regard à la pendule ramena Meave à la réalité de l'instant et l'écarta de ses sombres pensées. 21 heures, déjà. Elle n'avait pas vu la journée passer, à force de ressasser ses histoires avec Dorian et de faire semblant d'écrire. N'en pouvant plus de ces quatre murs dans lesquels elle s'enfermait, elle fut prise d'une soudaine envie de bouger. Sortir, n'importe où tant qu'elle ne se contentait pas de rester enfermée une minute de plus dans cet appartement dans lequel elle ne faisait que se terrer depuis bien trop longtemps afin d'échapper à la réalité de son morne quotidien. Passer un coup de peigne dans ses cheveux, enfiler autre chose que son vieux pyjama- de préférence un jeans confortable, et voilà que le tour était joué! Elle n'était certainement pas prête pour une des soirées New-yorkaises huppées auxquelles elle avait participé, mais pour faire le tour du pâté de maison c'était amplement suffisant. Ce qui ne l'empêcha finalement pas de faire la moue devant son miroir, critique. Toc toc. C'était bien sa veine: juste au moment où elle désirait sortir s'aérer un petit peu, quelqu'un décidait de venir lui rendre visite. D'ailleurs, elle se demanda qui cela pouvait bien-être à une pareille heure, tandis qu'elle se dirigeait d'un pas las vers l'entrée. Et quelle ne fut pas sa surprise quand elle ouvrit la porte. Dorian se trouvait en effet en face d'elle, comme sorti tout droit de son imagination. Pour peu, elle en serait presque tombée à la renverse. Trouver son éditeur et amant à Paradise, c'était un peu comme si deux mondes totalement distincts se mélangeaient pour former un étrange résultat. « Dorian... Bonsoir » Sa voix flancha plus qu'elle ne l'aurait voulu, trahissant l'angoisse qui lui enserrait les entrailles à cet instant précis. Elle baissa le regard un instant, avant de le reporter sur l'homme qui lui faisait face. Meave ne voulait aucunement paraître faible, bien que le pari ne fut pas gagné d'avance et que rien que la simple présence de Dorian lui faisait chavirer douloureusement le cœur. « Tu veux entrer? C'est mieux que de rester sur le palier » Comme soudainement consciente de sa tenue pas très glamour, Meave se contenta de tirer nerveusement sur sa manche et de s'écarter pour libérer le passage à son ancien amant. L'heure des explications avait sonné... Bien trop tôt au gout de Meave qui n'arrivait toujours pas à se faire à la réalité de son choix. Mais elle ne pouvait plus y échapper. Juste appréhender.