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undisclosed desires (ft. doreah)

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Reed Oswald

« Reed Oswald »
admin ~ we rock your world.

❥ PSEUDO : .YESTERDAY (anaïs)
❥ POSTS : 65

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MessageSujet: undisclosed desires (ft. doreah) undisclosed desires (ft. doreah) EmptyLun 12 Aoû - 15:04

You may be a sinner, but your innocence is mine.
I want to reconcile the violence in your heart. I want to recognize your beauty is not just a mask. I want to exorcise the demons from your past. I want to satisfy the undisclosed desires in your heart.
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Accoudé à la balustrade de son balcon, Reed regardait vaguement la civilisation se bousculant en dessous de lui. Tous ces gens si pressés de se rendre à leur lieux de travail, de rentrer dans leur maisons retrouver les leurs, ou simplement de se rendre à un quelconque endroit de la ville. Désabusé, Reed se sentait comme dépossédé. Autrefois, lui aussi avait partie de ce monde sans cesse évoluant, n'ayant d'autre objectif que de courir- encore et toujours plus en avant de son avenir. Faire des projets, réussir dans la vie, être bien entouré, se marier et fonder une famille. Oui, il avait eu tout cela; rien ne lui avait même semblé plus important à l'époque. Non rien. Tirant  un grand trait sur la cigarette qu'il n'avait que trop délaissé ces dernières minutes pour se laisser une nouvelle fois happer dans le tourment de ses tortueuses pensées, Reed ne put s'empêcher un cynique petit sourire. Et maintenant, que lui restait-il; si ce n'était quelques médailles et sa jambe défaillante? Pas grand chose. Depuis son rapatriement d'Irak, sa vie n'avait été faite que de désillusions. Tout d'abord la lettre l'informant qu'il n'était plus d'aucune utilité à son pays. Oh, bien entendu, on lui avait offert les honneurs et tout le bataclan qui allait avec, mais il n'était pas dupe... Toutes ces formalités ne voulaient dire qu'une seule chose au fond: il n'était plus bon que pour la casse. Relégué comme un vieux jouet abandonné sur une armoire, lui qui avait pourtant toujours servi son pays avec tant d'acharnement. Lui qui s'était montré si passionné comme médecin de front. Tout ça pour rien, si ce n'était des images traumatisantes à vie et ces quelques bout de métal à accrocher à son uniforme pour informer tout le monde d'à quel point il était formidable. Fort minable, plutôt. Il l'était tellement d'ailleurs qu'une fois rentré chez lui, il n'avait rien trouvé d'autre qu'un appartement vide et un vieux bout de papier l'informant que sa chère et tendre moitié avait trouvé l'amour ailleurs.  De ce moment là, plus rien de bon ne pu être tiré du jeune-homme. C'en était trop, il craquait- allant jusqu'à refuser catégoriquement l'aide psychologique qui lui avait pourtant été prescrite pour favoriser sa réinsertion dans la société après les atrocités vues au front. Sa réinsertion, la bonne blague! Il n'en voulait pas lui, préférant largement qu'on le laisse en paix avec ses bouteilles et ses quelques coups d'un soir qui lui permettaient d'oublier pour quelques heures la solitudes qui l'entourait et cette froideur qui lui enserrait tout le corps depuis quelques mois. Ce froid qu'il avait l'impression de constamment ressentir, tel un pauvre cadavre.  Mais même ces femmes, ces inconnues-aussi magnifiquement soient-elles, n'arrivaient pas à effacer l'horreur de l'esprit de Reed; pas plus qu'elles n'arrivaient à le réchauffer. A bien y repenser, seule la présence d'une personne permettait au médecin de réels moments de répit. Des moments où il retrouvait un certain entrain- un peu de vie dans ce qui n'en était plus une, au final. Oui, seule Doreah l'apaisait réellement. Doreah, son amie d'enfance, la personne la plus importante aux yeux de Reed. Une personne râleuse, envahissante et moralisatrice par dessus le marché, mais surtout une fille gentille et toujours pleine de vie. La seule qui arrivait à le faire encore se bouger un temps soit peu. Sa petite naine personnelle, comme il aimait à l'appeler depuis leur plus tendre enfance.

A la pensée de Doreah, le militaire serra ses poings, prêt à se défouler contre le mur à ses côtés. Ça aussi, il avait fallu qu'il finisse par le gâcher. Sa si belle relation avec sa meilleure amie. Un baiser malencontreux alors qu'il était complètement rond et avait perdu toutes ses inhibitions, et voilà qu'il avait réussi à faire filer la seule personne qu'il voulait voir. La seule qui le supportait encore, en plus. Elle qui d'habitude avait toujours répondu dans la minute à ses appels, les ignoraient à présent. Une semaine qu'il essayait de s'excuser. Une semaine qu'il ne l'avait plus revue et qu'il tournait comme un lion en cage dans cet énorme appartement qu'il détestait tant.  Une semaine pour réfléchir et enfin décider de se bouger. Certains diraient que ce n'était pas trop tôt, mais au final, rien d'autre que l'indifférence de Doreah n'aurait pu le blesser au point qu'il décide de se secouer les puces pour de bon. Depuis qu'il avait pris la décision de se bouger, il n'avait d'ailleurs plus bu une seule goute d'alcool, préférant avoir l'esprit clair pour réfléchir à ce qui pourrait montrer de façon flagrante qu'il décidait de se remettre sur les rails. Et, bizarrement, ce fut la voix de la lilliputienne qui s'était imposé à son esprit, alors qu'il la revoyait lui répéter une centaine de fois:  « Ta vie n'est pas fichue! Tu veux des traumas? Bah bouge tes fesses et viens à l'hôpital de paradise! Là aussi il y a des traumas! » Voilà pourquoi il se retrouvait de si bon matin habillé en pingouin, une cigarette au bec pour se calmer un tant soit peu: il avait obtenu un rendez-vous avec le chef de chirurgie de l'hôpital. Jetant d'ailleurs un coup d'œil à sa montre, il jura. Il n'avait pas vu le temps passer et allait finir en retard au rendez-vous. Or, si Doreah finissait par apprendre ça, à coup sûr elle l'invectiverait de tous les noms d'oiseaux qu'elle connaissait et lui promettrait mille morts atroces- de quoi faire froid dans le dos à n'importe quel militaire entraîné au combat.

 « Entrez-donc monsieur Oswald » Il n'était pas arrivé trop tard finalement, au prix d'une course effrénée dans les rues de Paradise et de quelques feux rouges de brûlés.  C'était fou ce que rien que l'idée d'une Doreah le menaçant, ça pouvait le motiver parfois. Non pas qu'il ait réellement peur de cette mini pousse et de ses poings qu'on dirait des plumes, mais il ne voulait pas qu'elle finisse par se casser la voix et lui casser les oreilles. Parce que ça aussi, ça finirait par être sa faute.  « Comprenez bien, avec vos antécédents... Ce n'est pas que je ne tiens pas à vous engager, mais j'ai tout de même quelques conditions. » Reed soupira bruyamment, comprenant parfaitement où son interlocuteur voulait en venir.  « Je comprends. Il faut que je me fasse suivre psychologiquement au moins un temps, n'est-ce pas... » Il était réticent, connaissant parfaitement les méthodes de ces pseudo-médecins qu'étaient les psychiatres. Mais, d'un autre côté, il pouvait comprendre la répugnance qu'avait le chef du département de chirurgie de confier des malades à un homme potentiellement instable.  « Si j'accepte- et je ne dis pas que je le fais, pourrais-je choisir le médecin qui me suivra? » Son interlocuteur le rassura immédiatement sur ce point, lui signifiant que tant qu'il se faisait suivre et qu'il pouvait le prouver, le reste lui importait peu. Satisfait, Reed sourit poliment au médecin et lui certifia qu'il allait donc y réfléchir et tâcher de trouver un psy. Rien que le mot lui faisait horreur, mais de ça il n'en laissa rien transparaitre. Bien au contraire, il avait plutôt l'air décontracté et confiant: tout l'inverse de la sale ivrogne qu'il avait été ces derniers mois. D'ailleurs,  même si ce n'était que faux semblants, retrouver un tant soit peu de son ancienne personnalité lui faisait plus de bien qu'il n'aurait su l'exprimer. Prenant finalement congé, le militaire sortit du bureau après près de deux heures d'entrevue. Quel entretient d'embauche! Même pour l'armé ça lui avait demandé moins de temps... Il se hâta ensuite dans les couloirs de l'hôpital, peu désireux de croiser des connaissances de la fac de médecine. Tout ce qu'il voulait, c'était rentrer et essayer une nouvelle fois de joindre sa têtue de meilleure amie pour lui annoncer la nouvelle et espérer son pardon. D'ailleurs, si elle ne lui répondait pas aujourd'hui, Reed pensait sérieusement à lui tendre un embuscade le matin à la sortie de chez elle. Mais cela n'allait finalement pas être nécessaire, puisqu'il rentra en effet dans une sorte de médecin miniature au détour d'un couloir. Doreah. S'il n'avait pas cru que le destin n'était qu'une invention pour rassurer les plus naïfs, il aurait juré que c'était un de ses tours. Regardant son amie de haut en bas, il ne pu s'empêcher un sourire franc- le premier depuis des jours. Dieu ce que sa simple présence pouvait lui manquer atrocement. Mais, il ravala vite son sourire au souvenir de ce qui avait causé l'ignorance de la jeune-femme: le baiser! Ce baiser qu'il regrettait si ardemment à présent, mais qu'il avait tant désiré sur le moment.  « Salut » Bon ok, ce n'était peut-être pas sa meilleure entrée en scène, mais là tout de suite c'était tout ce qu'il avait en stock. Et puis, il fallait dire qu'il n'avait jamais été du genre bavard, Doreah s'étant toujours très bien chargée de parler pour eux deux.
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Doreah-Snow Moriarty

« Doreah-Snow Moriarty »
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MessageSujet: Re: undisclosed desires (ft. doreah) undisclosed desires (ft. doreah) EmptyMar 13 Aoû - 0:02

“ you think your heart needs fixing ”
word is that you’re sad, it makes me sad too they say the light inside your eyes is a duller blue. I wish I could be the one to turn it up again. keep this declaration where you need to you won’t ever have to voice it cause you know it’s true. I won’t ever say no to holding onto you. REED OSWALD & DOREAH-SNOW MORIARTY.

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Il l’avait embrassée. Embrassée. Qu’est-ce qui avait pu lui passer par la tête pour agir de la sorte ? Oh oui, bien-sûr, il était bourré. Il était dans cet état complètement pitoyable dans lequel pourtant, il semblait se plaire. Il passait son temps à ça, à être bourrer. Tout le monde en faisait des conneries en étant bourré – elle la première, mais elle, elle ne passait pas son temps à boire, au contraire, elle évitait – mais là, il avait probablement gagné la palme du meilleur abrutit de l’année. Assise en tailleur sur son lit, la jeune femme soupira avant de se laisser tomber en arrière. Il fallait qu’elle parte travailler au lieu de penser à cet incident qui lui bouffait la vie. Elle jeta un regard sur son réveil. Presque vingt-deux heures. Personne n’allait bosser à vingt-deux heures. Sauf elle, qui était de garde cette nuit. Au moins ça lui éviterait de s’encombrer l’esprit avec le problème Reed. Bien que ce dernier surgisse à chaque fois qu’elle regardait son portable. Il y avait bien trop d’appel en absence de sa part pour qu’elle puisse l’oublier. Se redressant elle attrapa son portable pour le fixer pendant plusieurs longues minutes. Elle haussa finalement les épaules avant de poser l’engin sur sa table de nuit. « Désolée, j’ai décidé que j’allais malencontreusement t’oublier ici. » Elle regarda son portable d’un air désolé avant de quitter son lit. Elle quitta sa chambre pour rejoindre le hall de son appartement, attrapant sa veste, son sac et ses clefs, elle était prête à quitter son humble demeure et pourtant, la main sur la poignée, elle ne pu s’empêcher d’avoir un moment de doute. Non elle ne pouvait pas faire ça. C’était physiquement impossible. Elle lâcha brutalement son sac dans l’entrée avant de courir vers sa chambre pour prendre son portable qu’elle avait laissé sur la table de nuit. Elle déposa un bisou dessus avant de repartir rapidement vers le hall, retrouver son sac pour y mettre son téléphone et enfin, elle quitta les lieux, presque prête à affronter la nuit de travail qui allait s’imposer à elle. Elle détestait les gardes. Ces moments où elle passait plus de temps à rafistoler le nez des poivrots du coin qui avaient réussi à se le casser en glissant sur les pavés de la ville, qu’au service de pédiatrie ; là où dans la logique de ses choix de elle devrait être, elle n’était cependant que résidente alors les services chiants et les urgences, elle devait bien s’y coller. Au fond, ce qu’elle voulait surtout éviter, c’était les alcooliques, elle prenait tout le reste, même les cas complètement crades, mais pas les alcooliques. Depuis quelques temps, elle détestait tout particulièrement les gens bourrés. C’était l’effet Reed, à force de le voir foutre sa vie en l’air à cause de l’alcool elle avait une certaine tendance à avoir envie d’étrangler tous ceux qui buvaient un peu trop. C’était quoi le but ? Franchement, elle ne voyait pas. Tout ce qu’elle était capable de voir, c’était que Reed passait la plupart de son temps cloitré chez lui, privé de lumière – forcément, lumière et gueule de bois, ça passe mal – et qu’il se plaignait à côté de ça d’avoir été renvoyé chez lui comme un type complètement inutile. Il s’était lui-même rendu inutile. Une grosse loque vautrée dans son canapé avec ses bouteilles d’alcool. Il puait de la gueule, il lui gerbait dessus, il ne tenait pas debout, il se détruisait le foie et tout ça dans quel but ? C’était un grand mystère. Elle détestait ça. Elle ne voulait pas savoir quelles raisons poussaient telle ou telle personne à picoler plus que de raison, elle s’en fichait, au bout du compte, tout ce qu’il y avait à savoir, c’était que, quelque soit le problème ce n’était pas l’alcool qui allait le résoudre bien au contraire. L’alcool était un problème supplémentaire. Pourquoi aller chercher volontairement les problèmes ? Est-ce qu’il y avait des gens comme ça, qui estimaient avoir une vie trop parfaite et qui décidaient d’aller chercher les problèmes ? Ce serait parfaitement stupide. Qu’ils viennent la voir, elle leur refilait son lâche de père et son cancer pourris, sa tarée de demi-sœur complètement hystérique et son gros débile de meilleur ami qui passait son temps à picoler et qui l’avait embrassée Dieu seul savait pourquoi.

Elle se plaisait à croire que la seule explication plausible à ce baiser c’était l’alcool. C’était plus simple et ça ne remettait absolument rien en doute. Si ce n’est la connerie humaine et notamment celle de Reed, mais ça elle avait arrêté d’en douter depuis un moment déjà. Elle ne voulait pas envisager d’option plus compliquées, le genre d’option qui pourrait briser tôt ou tard leur amitié (déjà bien endommagée par les conneries de Reed) ou bien son couple avec Aeden, qui était probablement la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis l’obtention de son diplôme universitaire, bien des années plus tôt. Perdue dans ses pensées, c’était à peine qu’elle réalisait qu’elle était arrivée à l’hôpital et garée sur le parking. Après un long soupire, elle quitta sa voiture prête à affronter la longue nuit qui lui faisait face. Elle détestait les gardes. Nombreux étaient ceux qui détestait les gardes. Bosser de nuit, c’était particulièrement agaçant. Ça faisait une soirée complètement foutue en l’air. Elle aurait pu rester avec son petit ami – qui lui comme les gens normaux, avait bossé la journée – au lieu de s’occuper des urgences bidons de Paradise. Uniforme et blouse enfilés, elle se dirigea tout d’abord au service de Pédiatrie, comme s’il pouvait s’y passait quelque chose d’intéressant, au beau milieu d’une nuit pendant laquelle, elle était de garde. Quand elle était de garde, il ne se passait jamais rien. Elle n’était pas du genre à souhaitait le malheur aux autres, mais il était clair que sans ça, elle serait au chômage. Elle avait besoin de gens malades et blessés pour vivre. Quoi qu’elle pouvait aussi rester les bras croisés aux urgences toute la nuit au final, elle aurait quand même un salaire à la fin du mois. Elle préférait cependant servir à quelque chose et quoi que puisse en penser ce cher Reed, même dans un hôpital, les médecins pouvaient servir à quelque chose. Bizarrement, il y avait un très bon service de traumatologie dans cet hôpital et n’importe quel chef de chirurgie pas trop con serait ravi d’avoir un médecin militaire parmi ses rangs. Les médecins militaires étaient formés à agir rapidement et pratiquement sans réfléchir, parce que sur le champ de bataille, ils n’avaient pas vraiment le choix. Ils s’économisaient quelques secondes par rapport aux autres médecins, quelques secondes qui pouvaient suffire à sauver des vies. Reed aurait sa place dans les couloirs de cet hôpital. Mais c’était clair que ce n’était pas en restant vautré dans son canapé à picoler qu’il allait être engagé. Elle avait bien compris ces dernières semaines, qu’essayer de faire rentrer cette idée – pourtant aussi simple qu’évidente – dans son crâne ça s’apparentait au même résultat qu’une discussion philosophique avec une crevette tétraplégique. Une discussion en sens unique en somme. Il n’y avait qu’elle qui parlait et lui qui n’écoutait pas un traitre mot de ce qu’elle pouvait dire. Ou alors, il l’écoutait et puis il buvait et du coup, il oubliait aussi tôt. Résultat donc tout aussi peu probant. Elle était pourtant lasse de parler dans le vent tout comme elle était lasse de le voir foutre en l’air sa vie, sa santé, sa carrière comme un abrutit de première classe. Elle ne savait plus quoi faire. Elle n’était pas du genre à baisser les bras et là pourtant, c’était ce qu’elle avait fait depuis une semaine, pour son propre bien et le bien de son couple. Il l’avait embrassée, ne l’oublions pas. Elle n’allait pas passer sa vie à parler à un mur, s’il ne voulait pas entendre raison, c’était son problème maintenant, elle, elle avait tout donné. Malheureusement pour elle, elle ne pouvait cependant pas s’empêcher de penser à lui. Elle continuait de chercher des solutions et elle avait cessé de compter le nombre de fois où elle avait été à deux doigts de répondre à un de ses appels ou bien carrément de le rappeler. Mais elle s’était contrôlée, elle n’avait rien fait de ça, elle n’avait même pas écouté ses messages vocaux où lu ses messages. Une bonne décision. Même si elle venait avec ses conséquences, comme sa messagerie qui l’appelait tous les dix minutes pour lui dire qu’elle avait moult messages vocaux et son portable qui lui indiquait constamment une bonne cinquante de messages non lus. Non elle ne cèderait pas, elle ne les ouvrirait pas.

C’était un travail sur elle-même qu’elle faisait. Elle avait définitivement trop pris l’habitude d’être disponible pour lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il fallait qu’elle arrête avec ça, il ne le méritait plus. Si c’était pour qu’elle vienne éponger son vomi qu’il l’appelait il pouvait bien allait se faire voir. C’était terminé. Elle lui reparlerait le jour il tiendrait entre les doigts un jeton des alcooliques anonymes indiquant qu’il n’avait pas bu une goutte d’alcool depuis cent ans. Ouais, c’était impossible, mais l’idée était là. Elle ne lui parlerait à nouveau que lorsqu’elle serait sûre qu’il en aura fini avec sa crise d’alcoolisme. Ou sans doute le jour où il se pointerait en face d’elle, ce qu’il ferait sans doute bien avant d’avoir complètement vaincu ses démons. Elle se demandait presque pourquoi il ne l’avait pas déjà fait d’ailleurs. Peut-être qu’il était trop bourré pour bouger de chez lui et qu’il se contentait de téléphoner, c’était plus simple. Peut-être qu’il s’était fait volé son portable par un clochard qui n’avait rien de mieux à faire que de l’appeler elle et que lui, il était mort le crâne fracassé contre sa table basse, ou d’une chute dans les escaliers, bref un truc d’alcoolique (en majorité). Doreah était de celles qui tirent des hypothèses parfaitement impossibles mais qui assument parfaitement. Elle serait même capable de dire qu’il s’était fait enlever par les extraterrestres et qu’il tentait de l’appeler pour qu’elle vienne le secourir avant qu’il ne soit transformé en cyberman ou quelque chose du genre. Un jour, elle arrêtera de regarder la télévision durant son temps libre. Du temps libre, elle en avait eu pendant une bonne partie de la nuit. il y avait eu quelques urgences mineurs et finalement, elle avait surtout eu l’impression de courir à travers l’hôpital pendant de nombreuses heures. Elle avait cependant fini par se retrouver au bloc pendant de longues heures, de quoi se vider l’esprit et travailler vraiment. Elle ne savait même pas quelle heure il était quand elle était enfin sortie de là. Elle savait juste qu’il faisait jour, qu’elle était fatiguée et qu’elle était probablement en overdose de caféine, ce qui ne l’empêcha pas de rejoindre la machine à café pour en reprendre un. Son café en main, elle circulait dans les couloirs cherchant un coin où elle pourrait échapper au monde disparaitre de la circulation pendant un temps, se faire oublier puis quitter discrètement l’hôpital pour rentrer chez elle. Elle ne savait pas quelle heure il était mais elle savait qu’elle avait probablement terminé sa garde. Si elle décidait de rester une heure de plus, elle se retrouverait à nouveau au bloc pendant des heures et d’une heure supplémentaire elle passerait à trois, cinq sept ou plus encore. Soit, bien trop de temps passé sans dormir pour avoir l’air encore humaine à la fin de la journée. Heureusement, à force des années, les médecins développaient une résistance au sommeil assez particulière. Son plan en route, elle avait presque pu le mener à bien si elle ne s’était pas fait interrompre par un vulgaire salut. Salut. C’était une blague quoi. Qui est-ce qui pouvait bien interrompre les gens de façon aussi pourrie. Elle ne fut presque pas surprise en levant les yeux de voir Reed. Salut. Il n’avait que ça à lui dire ? Si en cet instant il n’avait pas représenté la chose la plus importante qu’elle avait en sa possession elle lui aurait renversé son café en pleine figure. « Sérieusement, salut ? Tu n’as pas trouvé mieux ? » C’était l’entrée en matière la plus pourrie au monde, manquerait plus qu’il rajoute un  ça va ? et ce serait bon, elle perdrait définitivement foi en lui. « Qu’est-ce que tu fabriques ici ? Problème de foie, ne va pas dire que je ne t’avais pas prévenu. » Bien-sûr qu’elle l’avait prévenu. Elle avait passé son temps à le prévenir. Elle lui avait sorti un manuel complet de médecine sur l’alcool et ses conséquences. Elle le regarda de haut en bas, l’air septique. « Tu aurais pas mis un costar pour venir aux urgences. » C’était probablement une bonne déduction. Certains pensaient qu’elle était incapable de d’apporter un jugement réfléchi, un certain qui porterait d’infâme nom de Dorian. C’était pourtant ce qu’elle faisait là, elle revoyait son jugement après y avoir réfléchi. Cet air toujours suspect elle se rapprocha de lui se mettait à le renifler, ignorant presque que ce geste avait carrément tout de bizarre. « En plus tu ne pues pas l’alcool. Est-ce que je dois me remettre à croire que les miracles sont possibles ? » Elle recula de quelques pas avant d’avaler une gorgée de son café puis de relever le regard vers son ami, un sourcil arqué, impatiente de connaitre la raison qui l’avait apparemment poussé – peut-être pour un temps limité – à se reprendre en main. Elle avait presque l’impression que c’était un signe de Dieu qui lui indiquait qu’il existait et qu’il était grand temps qu’elle se convertisse à la religion.
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Reed Oswald

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MessageSujet: Re: undisclosed desires (ft. doreah) undisclosed desires (ft. doreah) EmptySam 17 Aoû - 12:35

You may be a sinner, but your innocence is mine.
I want to reconcile the violence in your heart. I want to recognize your beauty is not just a mask. I want to exorcise the demons from your past. I want to satisfy the undisclosed desires in your heart.
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Son amitié avec Doreah n'avait pas toujours été biaisée de la sorte, bien au contraire. Fut un temps, pas si lointain que ça d'ailleurs, où elle était simple et heureuse. Un temps où Reed était un pilier dans la vie de son amie et non le boulet qu'elle devait à présent se traîner à longueur de journée. Celui vers qui elle se tournait au moindre problème, celui qui savait tout d'elle- parfois un peu trop au gout du jeune-homme même. Depuis la plus tendre enfance, Doreah avait réussi à avoir cette sorte d'emprise sur Reed. Elle en avait fait ce qu'elle voulait pendant tellement d'années. Lui ne s'en était pas plaint, loin de là même: bizarrement ça avait coulé de source. Elle était la personne la plus précieuse de sa vie et la protéger contre vents et marées était venu naturellement.  Mais maintenant tout avait changé. Elle ne se confiait plus à lui, se contentant d'essayer de le faire bouger, et puis finalement de carrément l'ignorer. Il avait fait le con, il le savait parfaitement. A présent qu'il était sobre, il pouvait bien l'admettre. Elle aussi le savait, et tout le criait dans son attitude d'ailleurs. Depuis la pose distante qu'elle gardait entre eux, jusqu'à ce petit sourcil qu'elle arquait, visiblement énervée. Énervée, à raison. Ces quatre derniers mois, il n'avait fait que se complaire et s'enfoncer un peu plus dans une sorte de semi-conscience amorphe- préférant rester seul chez lui pendant des heures prostré à regarder les pales du ventilateur tourner au plafond ou encore sortir et boire pour oublier... Avec Doreah pour inlassablement ramasser les pots cassés. Elle ne méritait pas ça, loin de là même: elle méritait plutôt le meilleur que l'on puisse attendre de la vie. Seulement, ça il n'était plus capable de le lui donner, devenu trop égoïste peut-être. Ou simplement trop brisé. Juste trop. Il n'arrivait plus à se supporter, et encore moins à supporter le monde. Ces cauchemars qui le réveillait en plein milieu de la nuit, le laissant trempé, frigorifié, mais surtout aussi vulnérable qu'un nouveau né. Ces crises d'angoisses qui le prenaient parfois quand un simple petit bruit, une odeur ou encore une fugace image le ramenait là où la folie de l'homme faisait rage. Au front. Ou alors toutes ces fois où, s'endormant à côté d'une inconnue, il s'était réveillé en train d'étrangler la jeune-femme, les vieux réflexes clichés du militaire finissant par toujours reprendre le dessus. De cela, il n'en parlait pas vraiment à Doreah- préférant largement la laisser croire qu'il se détruisait pour le plaisir plutôt que d'admettre qu'il essayait simplement d'échapper à la violence qu'il avait fini par adopter. Cette violence qui ne l'avait pourtant jamais défini autrefois, lui qui voulait simplement sauver des vies. Cette violence qu'il avait dû accepter, si il ne voulait pas mourir là-bas- en plein milieu de la haine et de la décadence humaine. Lui qui avait d'abord idéalisé la vocation de militaire, avait vite fini par déchanter, confronté aux dures réalités de la vie. Mais, au final, ça ne l'avait pas empêché d'apprécier son métier, toute cette adrénaline coulant dans ses veines quand il arrivait à sauver une vie. La vie, cette chose si précieuse et pourtant si éphémère là-bas. Si fragile aussi. Peut-être était cela qui l'avait fait tenir au final: ce sentiment d'être différent de ses collègues. Alors qu'eux se battaient pour tuer l'autre camp, lui se battait pour la vie. Cette vie palpitante. Ce qui avait de plus important au final. Mais pas seulement. Non, pas seulement. Doreah avait aussi été d'une grande aide pour lui, sans même s'en rendre compte. Cette promesse qu'il lui avait faite de toujours lui revenir sain et sauf- promesse que généralement tout autre aurait fait à sa femme, mais pas lui. Cette promesse qu'il avait toujours tenue. Jusqu'à présent. Il n'était plus ni sain ni sauf, avec sa jambe défaillante et son esprit pas plus fonctionnel. Un homme brisé qui ne méritait pas vraiment de continuer à exister. Surtout au vu de l'existence qu'il avait menée ces derniers mois. Une existence pathétique et délabrée. Comme son métier, comme son mariage. Comme tout autour de lui. Parfois il avait l'impression de se noyer sans fin ou alors de tomber. Tomber en chute libre, sans jamais atteindre le point d'impact. Rester dans une sorte d'attente angoissante et interminable. Attendre quoi? Il n'en avait aucune stricte idée en définitive, et n'avait personne pour l'aider dans cette constante interrogation. Et oui, fierté mal placée obligeait: il n'aimait pas montrer sa détresse et sa peur. Surtout devant Doreah. Mais, il était légitime de se demander si au final ça n'aurait pas mieux valu que l'image d'ivrogne qu'il lui avait renvoyé ces derniers temps. A voir...

Connaissant sa meilleure amie et au vu de son poing serrant presque trop fort la tasse de café fumant qu'elle tenait, Reed se prépara au pire. Il la voyait déjà presque lui balancer le liquide brulant en plein visage- non qu'il n'ait jamais connu pire, mais la perspective ne le réjouissait pas spécialement non plus. Se préparant donc à esquiver la moindre attaque, Reed n'en laissa néanmoins rien paraître. Il ne s'agissait, après tout, pas de la mettre encore plus en rogne qu'elle ne semblait déjà l'être en raison de ce malencontreux baiser échangé quelques jours plus tôt. « Sérieusement, salut ? Tu n’as pas trouvé mieux ? » Non, il n'avait pas trouvé mieux. Il retint d'ailleurs un soupir, ne comprenant pas vraiment ce qu'il aurait pu dire de plus. Ce qu'il aurait pu dire qu'il n'avait pas dit dans les 368 précédent messages qu'il lui avait laissés et qu'elle avait pris soin d'ignorer superbement.   « Pas là, non. Généralement, quand je croise quelqu'un que je connais, je le salue quoi. » Il savait pertinemment que l'humour et les taquineries ne faisaient pas bon ménage avec le caractère têtu de son amie, mais il ne pouvait s'empêcher certaines répliques parfois. A ses risques et périls, puis surtout à croire qu'il était un peu masochiste sur les bords. Ou simplement qu'il appréciait de voir la demoiselle s'énerver toute seule- trouvant cela d'un tordant. Oui, peut-être bien un sadique au final, sous les airs d'ange qu'il pouvait arborer.  «  Qu’est-ce que tu fabriques ici ? Problème de foie, ne va pas dire que je ne t’avais pas prévenu.  Tu aurais pas mis un costar pour venir aux urgences. » Bon, celle-là, il l'avait définitivement méritée, au vu des quantités d'alcool astronomiques qu'il réussissait à présent à ingurgiter en une seule journée. Il ne releva même pas, préférant garder la moindre plaisanterie ou même semblant de réponse sérieuse à cette attaque qu'il savait justifiée au fond. D'ailleurs, n'importe quelle réponse qu'il eut pu donner à cette remarque lui serait automatiquement retombée dessus. Il le savait pertinemment. Et, bien que fort enroué, sont instinct de survie restait toujours bien là.  « En plus tu ne pues pas l’alcool. Est-ce que je dois me remettre à croire que les miracles sont possibles ? » Voilà qu'elle se mettait à ouvertement le renifler en publique. Il finirait vraiment par tout voir avec cette enfant peu conventionnelle se dit-il, alors qu'elle croisait finalement le bras et gardait ce fichu sourcil arqué en la visible attente d'une réponse à cet inhabituel activité du jeune médecin.  « Tu as fini ton examen de ma personne? » Ne lui laissant pas le temps de répondre et encore moins de réagir, Reed agrippa doucement mais fermement la main libre de son interlocutrice, afin de l'entraîner à sa suite. Il la sentait protester derrière lui et demander des explications, mais il n'était que peu envieux d'une confrontation en plein milieu de son potentiel futur lieu de travail et de gens que ça ne regardait surtout pas. Il avait toujours eu en horreur de se donner en spectacle en publique. Malheureusement pour lui, avec Doreah, les confrontations en publique pouvaient être monnaie courante. Elle avait tellement le sang chaud, quelques fois- l'exact opposé de lui. Peut-être était-ce cela qui avait rendu leur amitié si intéressante et si durable.  Au détour du couloir, Reed trouva finalement ce qu'il cherchait: une chambre de service pour les médecins de garde. Rentrant sans hésitation dans la chambre, entraînant toujours Doreah à sa suite, il ferma ensuite la porte à double tour- ne désirant pas être dérangé en plein milieu de la conversation qu'il cherchait à avoir avec son amie depuis une semaine déjà.  « Non je n'ai pas bu. Plus une seule goute depuis près d'une semaine. » Au final, il avait fini par répondre à l'interrogation de tout à l'heure. Il se rapprocha ensuite de son amie, mais s'arrêta avant que la distance entre eux ne fut trop réduite. Il ne s'agissait pas qu'elle aille mal interpréter ses gestes.  « Écoute, je suis désolé. Vraiment. Je n'aurais pas dû t'embrasser. Je ne sais pas ce qui m'a pris. » Une envie soudaine, une folie. Un nœud qui parfois se réveillait au fond de ses entrailles quand il se trouvait dans certaines situations avec Doreah. Il n'avait jamais vraiment pu s'expliquer cette envie, mais parfois elle était là. Et puis, parfois pas.  « Et puis, quant à savoir ce que je fais là. Une certaine minipousse n'arrêtait pas de me rabâcher les oreilles sur l'excellent service de traumatologie de l'hôpital. Je suis venu voir si elle disait vrai. » Il n'était pas dupe: des excuses et un petit pas en avant lancé sur le ton léger d'une conversation banale n'allait pas faire des miracles. Mais il espérait sincèrement que ça allait être un début. Un nouveau départ pour leur amitié, ou quoi que ce fut qui semblait les liés inextricablement.
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