Braydon ouvrit lentement les yeux, son sommeil venait d’être interrompus par des bruits provenant de la cuisine lui indiquant que Elyas était le premier levé et cette simple constatation suffit à lui arracher un long soupir las. Encore une fois il savait qu’ils allaient passer la journée à s’éviter ou à s’envoyer des pics et il le supportait de plus en plus difficilement ; malgré tout il était bien obligé de se lever et repoussa donc la couverture pour se mettre sur ses deux jambes puis alla ouvrir les volets. C’est en faisant son lit qu’il remarqua la présence d’une rose blanche sur son oreiller ; ce n’était pas la première fois qu’il en trouvait une et il se demandait bien comment cette petite attention pouvait parvenir jusqu'ici. Pendant un temps il avait crû que cela pourrait être Elyas mais la dureté de ses mots et son comportement lui avait vite fait comprendre que ce n’était sûrement pas lui son admirateur secret. Braydon observa un moment la rose avant d’aller la mettre dans un petit vase où il mettait chaque fleur qu’il recevait, puis il enfila un jogging et un T-shirt pour enfin sortir de la chambre en passant une main rapide dans ses cheveux afin de tenter de les recoiffer. Une fois dans la cuisine, son regard se posa sur Elyas qui prenait son petit-déjeuner sans lui porter la moindre attention, comme d’habitude « ‘Lut » se contenta-t-il de dire, sachant bien qu’il n’obtiendrait peut-être pas de réponse. Le jeune homme alla se prendre une tasse qu’il remplit de café avant de s’appuyer contre le plan de travail pour oser un regard vers l’homme qu’il aimait mais qui lui, ne faisait que le détester « Quelqu’un est passé ce matin ? » sa voix se voulait assurée mais il n’en était rien ; il n’était pas rare que chaque mot qui sorte de sa bouche soit contrecarré par une réplique cinglante du beau brun et qui à chaque fois le faisait terriblement souffrir.

Lorsque je me réveille ce matin je m'étire puis m'habille rapidement avant de descendre chez le fleuriste du coin pour acheter une seule et unique rose. Il à l'habitude maintenant je fais ça depuis que j'ai épouser Braydon. Je remonte à notre appartement et me dirige vers la chambre de mon mari pour déposer la fleur sur son oreiller. Je me fige en le voyant commencer à bouger et me mords la lèvre. Non ne te réveille pas ! Je souffle doucement en voyant qu'il ne fait que se retourner et souris malgré moi en le voyant frissonner. Je prends la couverture et le couvre avec avant de déposer un baiser sur sa joue et de quitter la chambre sur la pointe des pieds. Je referme la porte et me glisse sous la douche pour y rester un bon moment. Une fois propre je sors et me sèche puis enfile un bermuda et prend mes lunettes que je pose sur mon nez et je vais dans la cuisine torse nu. Il fait trop chaud dans cet appart mais je ne dis rien parce que quand je mets la clim Braydon se plain qu'il fait trop froid et bien que je ne montre pas de sentiments pour lui j'ai pas envie qu'il tombe malade non plus. En fait ça gâcherait sa jolie voix quand il me hurle dessus. Je m'installe à table et commence à déjeuner en lisant le journal. Après avoir finit mon bol de céréales j'entends la porte de la chambre du beau brun s'ouvrir et je ne lève pas les yeux quand il entre dans la cuisine en me salut. " Salut. " Je me contente de ce seul mot même si d'autres me viennent en tête comme : t'as bien dormi ? T'as pas eut froid ? Ou chaud ? Tu vas bien ? Mais je ne dis rien jusqu'à ce qu'il me demande si quelqu'un est venu ce matin. Tiens va-t-il enfin parler de la rose ? Je laisse mon regard sur le journal en répondant d'une voix détacher. " Non pourquoi tu attends ton amant ? " Je me retiens de me mordre la lèvre. J'ai de plus en plus de mal d'être distant et méchant avec lui parce que plus le temps passe et plus je ressens de choses pour lui contre ma propre volonté. Je devrais le détester comme c'était le cas avant ce baiser et notre mariage mais j'y arrive plus. " Ne rêve pas tu sais que personne ne viendra te sauver des griffes de ton vilain mari qui te fais tant de mal chaque jour. " Je me lève et pose mon bol dans l'évier en soupirant doucement. Je ne peux aps lui avouer que la rose vient de moi. Je me souviens du petit mot attaché à la fleur. " N'oublie jamais que je t'observe, ne perds jamais ton si beau sourire bel ange et ne crois pas un traire mot de ce que Elyas te dis. Tu es beau et tu es même tellement plus que ça. Alors souris. "

Cela faisait quelques mois qu’il était marié à Elyas mais le temps avait beau passé les choses ne s’arrangeaient pas ; pourtant ce n’était qu’un pari dont il était la victime à l’origine mais avec cette foutue malédiction il s’était retrouvé marié à un homme qu’il aimait follement mais qui le détestait. Ils faisaient chambre à part, ne mangeaient pas ensemble et ne sortaient pas ensemble le soir, ils s’adressaient à peine la parole et ça le rendait malade. Mais il y avait cette rose qui arrivait régulièrement sur son oreillers certains matins, il ignorait de qui elle venait et même comment elle arrivait là, d’ailleurs il préférait ne pas se poser de questions de peur d’être trop déçu si jamais il ne trouvait pas la réponse. Aujourd’hui il y avait eu un petit mot avec la rose et cette attention l’avait touché, doucement fait sourire avant qu’il ne sorte affronter le comportement exécrable de son mari. Il se contenta d’abord de le saluer puis lui demanda si quelqu’un était passé et la réponse ne se fit pas attendre, froide, piquante et provocante ; Braydon leva les yeux vers le beau jeune homme qui gardait le regard fixé sur son journal mais ne dit rien, ça ne servait à rien, il avait toujours le dernier mot. Elyas ne semblait pas avoir fini et se sentit obligé d’en rajouter une couche si bien que cette fois le châtain ne put se résoudre à garder le silence « Ça te ferait chier hein ? Que j’puisse intéresser quelqu’un et me barrer, t’aurais plus personne à emmerder et ça, ça te ferait chier. » lâcha-t-il en serrant la mâchoire, il détestait réagir violemment aux remarques de son mari et pourtant c'était plus fort que lui, il ne pouvait se laisser marcher dessus comme ça, pas comme il s’était laissé faire pendant des années « C’est sûr que c’est pas toi qui aurait la moindre petite attention pour moi. » siffla-t-il avant de boire une longue gorgée de son café, pensant à cette rose qu’il avait reçu ce matin sur son oreiller et dont il ignorait la provenance. Braydon finit par relever les yeux pour suivre du regard Elyas qui venait déposer son bol dans l’évier, il ne put s’empêcher de laisser son regard glisser sur son dos musclé, sur ses tatouages qu’il trouvait magnifiques ; avait-il fait exprès de ne pas mettre de T-shirt en sachant parfaitement combien cela pouvait le perturber ?

Je ris froidement en l'entendant mais au fond il à raison. Je supporterais pas de le voir partir avec quelqu'un d'autre parce qu'il est à moi ! Je m'approche de lui d'une démarche assez prédatrice. " En effet ouais ça me ferrais chier de perdre mon puching ball préféré ! Mais je sais parfaitement que tu partiras pas n'est-ce pas ? " Je m'approche un peu plus et murmure à son oreille. " Tu m'appartiens Braydon que tu le veuille ou et que je le veuille ou non tu es à moi et tu sais qu'on peux pas divorcer. " Je me recule et retourne m'asseoir sur mon siège en le regardant. Il parait que ce sortilège doit se briser quand on rencontre le vrai amour mais est-ce pour ça que nous divorcerons quand ça arrivera ? Je dois avouer tenir au jeune homme mais ce n'est pas de l'amour alors quoi ? On va devoir rester ainsi jusqu'à ce que j'avoue que je l'aime beaucoup ? Non hors de question. Enfin en même temps on peut attendre longtemps avant que ça n'arrive. En dehors des roses et des petits mots rien ne peux montrer que je suis attaché à lui. Je ne le quitte pas des yeux et croise les bras sur ma poitrine. " Tu crois que je ne remarque pas ton sourire niais sur ton visage quand tu regardes les roses dans ta chambre ? Tu penses vraiment avoir un admirateur secret ? " Un nouveau rire froid sort de ma bouche. " Hé ben mon pauvre il doit vraiment être très con ce mec ou simplement aveugle pour penser que tu sois attirant. " Je le regarde à travers mes lunettes en souriant aussi froidement que le rire que j'ai laisser échapper plus tôt. Bien entendu que ce mec est beau ! Il est juste magnifique ! Et jamais je comprendrais qu'il ait si peu confiance en lui putain ! J'ai envie de le claquer pour qu'il apprenne à se défendre ! J'ai envie de lui montrer à quel point il est trop... bandant pourrait être le mot juste étant donner que je me suis déjà plusieurs fois imaginer le jeune homme dans des positions assez équivoques. Ouais je vais éviter d'y penser là de suite. Mon regard ne lâche pas le sien attendant qu'il réagisse.

Braydon se demandait souvent si il était heureux et la réponse était toujours la même ; s’en prendre plein la tête quotidiennement ne l’enchantait pas des masses et pourtant il était bien obligé de rester, parce qu’il était incapable de partir. Elyas avait un effet étrange sur lui et malgré la cruauté dont il pouvait faire preuve, malgré le mal qu’il lui faisait il était incapable de tourner les talons et de claquer la porte. Appuyer contre le plan de travail, Braydon regardait son mari s’approcher et mettre son bol dans l’évier ; lui signalant que personne ne s’intéresserait à lui mais le jeune homme n’était pas décidé à le laisser dire de telles horreurs. Mais il n’aurait pas dû répliquer. En voyant Elyas s’approcher de lui il tressaillit mais fut incapable de détourner son regard de ses beaux yeux couleur chocolat ; le châtain n’osa pas bouger, l’écoutant sans broncher, sachant parfaitement qu’il avait raison. Il le contrôlait, il l’avait toujours contrôlé, pourquoi aujourd’hui ce serait différent ? Lorsqu’enfin Elyas se recula il eut l’impression de pouvoir respirer à nouveau, comme si on lui enlevait une enclume posée sur son torse. Pourtant la remarque du jeune homme le fit tiquer si bien que ses sourcils se froncèrent légèrement ; comment savait-il pour la rose ? Il ne lui en avait jamais parlé et  il ne rentrait jamais dans sa chambre, du moins pas à sa connaissance, alors comment ? « Comment tu sais ? Comment tu sais pour les roses ? » finit-il par lâcher avec soudain un peu plus d’assurance, il avait l’impression qu’Elyas ne s’attendait pas à ce qu’il se montre si confiant car il était certain de ne jamais lui en avoir parler, il ne pouvait pas savoir, à moins d’avoir fouillé dans ses affaires mais il ne cessait de lui répéter qu’il était inintéressant alors il ne voyait pas pourquoi il aurait soudainement poussé la porte de sa chambre. Braydon fixait son mari, du moins l’homme avec lequel il était marié et dont les sentiments à son égards étaient bien différents des siens, il avait soudain l’impression d’avoir quelque chose qu’il n’avait pas auparavant mais il ignorait quoi.

Quand il me demande comment je sais je me sens perdu. Merde il en as jamais parler c'est vrai que je devrais pas savoir. Mais je ne montre rien et me contente de répliquer. " Je dois te rappeler que c'est moi qui fait le ménage ici ? Non parce que y à pas d'elfe qui nettoie ta chambre pour le moment. Je les ais vu ces roses voilà tout et j'ai lu les petits mots. D'ailleurs je pourrais être jaloux. Ce mec à l'air intéresser par toi. Qu'est-ce qu'il te répètes déjà ? Ha oui c'est vrai. De sourire. Hum il à pas tord c'est peut-être ton seul atout je pense. " Je hausse les épaules et descends de mon tabouret et m'étire en baillant. Je dois sauver la face devant lui parce que c'est vrai il n'a jamais parler des fleurs alors pourquoi je le sais ? Je m'appuie contre la table et le regarde. " Et puis tu restes bloqué sur ces conneries de roses pendant je sais pas combien de temps avec un sourire crétin alors oui je l'ai remarquer oui. " Enfin il va penser que je l'espionne ou quoi. J'en ai parfois un peu marre de faire semblant c'est assez lourd de continuer comme ça mais bon. Je me vois mal lui dire ho hé au fait je suis en train de tomber amoureux de toi et c'est pour ça que je te mène la vie dure parce que j'ai pas envie que tout le monde le sache et que j'ai pas envie que tout le monde penser que je suis un faible. Je peux pas. C'est juste... Je sais pas. C'est trop bizarre. Puis j'ai jamais été amoureux donc je peux pas dire comment c'est de tomber amoureux mais je pense pas l'être du tout juste je tiens au jeune homme. Rah ça m'énerve ! Pourquoi je peux pas juste me laisser aller hein ? Après tout on es mariés. Je retourne m'asseoir en soupirant et prends mon visage entre mes mains laissant tomber mes barrières pendant quelques secondes et je marmonne. " Okay il à raison t'as un beau sourire. " Je sais même pas pourquoi je lui dis ça en fait. Mais maintenant c'est dit...

Pendant des années Elyas avait été son bourreau ; il s’amusait à l’humilier en public dans les couloirs du lycée, à lui mener la vie dure et jamais Braydon n’avait répliqué ou tenté de lui tenir tête et aujourd’hui, par le plus étrange des hasards il se retrouvait marié avec lui. Il avait espéré que les choses changent, qu’il se calme et essaye de le connaître autrement que comme son bouc émissaire mais non, Elyas était le même qu’au lycée et semblait prendre un malin plaisir à lui faire du mal, arborant constamment ce sourire en coin qui le blessait à chaque fois. Pourtant quelque chose venait de faire tiquer l’américain, quelques mots qui le surprirent ; les roses, comment savait-il ? Il n’en avait jamais parlé, et n’y avait jamais fait la moindre allusion. Pendant un instant il crût avoir pris au dépourvu son mari mais ce dernier trouva bien vite une raison à cet aveux plus qu’étrange « T’es un grand malade. » finit-il par lâcher en serrant les dents, secouant la tête avant de terminer son café en quelques gorgées pour le mettre dans l’évier et entreprendre de faire la vaisselle « De toute façon tu pourras jamais être jaloux. » ajouta-t-il sur un ton plus bas, comme si cette constatation lui serrait douloureusement le cœur ; jamais Elyas n’éprouverait le moindre sentiment pour lui, il le savait, comment avait-il pu être assez naïf pour y croire ? Absorbé par sa vaisselle il ne remarqua pas tout de suite le compliment dissimulé que lui fit son mari mais lorsqu’il en prit conscience il s’arrêta dans ses gestes et cessa de bouger pendant quelques secondes mais c’était trop beau pour être sincère, ça cachait forcément quelque chose « Je sais pas pourquoi tu m’dis ça mais si c’est pour m’faire du mal c’est pas la peine, j’les connais des tours. » lâcha-t-il en serrant la mâchoire pour se remettre à sa tâche, tournant le dos à son mari de manière à ce qu’il ne voit pas le trouble qui pouvait se lire dans son regard. Il avait dit qu’il avait un beau sourire, mais était-il sincère ? Ou se foutait-il juste ouvertement de lui ce qui était plus probable ?

Je hausse un sourcil à sa réplique. " Ha ouais ? Parce que tu crois que ça me plais que mon mari s'imagine qu'il à un admirateur secret ? Réfléchis deux minutes Braydon personne d'autre que toi et moi peut entrer dans cet appartement sans que l'autre le remarque... " Je soupire et me lève pour sortir de la cuisine. Je viens en gros de lui avouer que c'est moi qui lui donne ces fleurs. Je veux rejoindre ma chambre mais me fige en l'entendant. Je serre les poings et reste dos à lui. " Pardon ?! Tu peux m'accuser de tous les maux, d'être un mari atroce, de te blesser volontairement et même d'être une brute avec toi, ou du moins de l'avoir été au lycée, mais je ne t'ai jamais mentis. Jamais. Pas une seule fois. Alors je te trouve bien arrogant sur ce coup. " Je reste calme mais ses mots me touchent malgré tout. Je sais que je suis un mari horrible mais malgré tout j'ai toujours été plus que sincère avec lui. Je ne lui ais jamais fait croire que je l'aimais alors que ce n'est pas le cas, je n'ai jamais été du genre à lui dire : bien sûr tout ira bien, alors que je n'y crois pas moi-même. Enfin bref je pense que depuis toutes ces années où on se connais jamais je n'ai été ce genre de mec. Et encore aujourd'hui je suis totalement ouvert avec lui. Bien entendu je ne lui parle pas de la rose mais si il vient à me parler du mariage ou du divorce je lui réponds que je n'ai pas l'intention de divorcer. Bon je soutiens que de toute façon la malédiction nous en empêche, mais je lui dis quand même que j'ai pas envie de divorcer. Je ne sais pas l'expliquer, je sais qu'il y à autre chose qui me retiens, me relies à lui. Mais j'ignore juste quoi. Je rajoute d'une petite voix. " Je pensais que tu étais bien le seul à me connaitre mais de toute évidence je me trompais. " Mais pourquoi j'apprends pas à fermer ma gueule ! Je soupire et me dirige vers ma chambre avant de m'asseoir sur le lit et de prendre mon visage entre mes mains.

Elyas avait cette façon bien à lui de le torturer, de lui faire du mal avec de simples mots, c’était incroyable le pouvoir qu’il pouvait avoir sur lui simplement en lui parlant. Braydon lui affirma alors qu’il ne pourrait jamais être jaloux et il disait ça simplement parce qu’il savait que son mari n’était pas amoureux  de lui, pas comme lui l’était mais malgré ça il restait parce qu’il espérait encore naïvement que les choses pouvaient changer, s’arranger. En partant il lui lâcha une révélation qui le fit tressaillir, il ignorait comme il devait comprendre ça, comme il devait l’analyser ; était-ce lui alors ? Il se refusait à le croire, de peur d’être déçu, ce n’était pas son style et pourtant il avait l’impression que ces mots sonnaient comme une révélation camouflée. Braydon ne put cependant pas s’empêcher de lui signaler qu’il connaissait par cœur ses tours et qu’ils ne se laisseraient pas avoir aussi bêtement mais ses mots ne suffirent qu’à mettre en colère Elyas qui s’emporta contre lui « Je connais que ce que tu veux bien me montrer de toi. » fit-il sur un ton sec et plein de reproche. Bien sûr il était un type méchant, mauvais et sadique envers lui mais il avait raison ; il ne lui avait jamais fait miroiter le bonheur pour le laisser tomber après. Braydon resta un moment silencieux avant de se sécher rapidement les mains pour le rattraper, saisir son bras et se planter devant lui « Elyas ! » lança-t-il pour l’interpeller, l’obliger à s’arrêter et à l’écouter « Est-ce-que c’est toi ? Les fleurs, les mots … C’est toi ? Ça peut être que toi ! » continua-t-il sur un ton surexcité comme si il se savait proche de la vérité tout en ayant peur de la connaître. Si c’était lui alors que ferait-il ? Continueraient-ils à se comporter de la même manière ou est-ce-que les choses changeraient ? Braydon était fou amoureux de cet homme mais même si c’était lui cela ne signifiait pas qu’il avait de réels sentiments à son égard, peut-être que ce n’était là qu’un jeu qu’il avait trouvé pour se distraire.

Que ce que je veux bien lui montrer. Il n'a pas tort sur ce point là. C'est vrai. Je sais que j'ai été souvent horrible avec lui au lycée mais j'étais qu'un pauvre gamin qui souffrait sans jamais en parler à personne et au lieux de retourner ma colère contre mes bourreaux je me transformais moi-même en l'un d'eux. Pas très malin je vous l'accorde. Mais c'est comme ça. Enfin bon. Lorsque je m’apprête à partir il prend mon poignet dans sa main et je me retourne poing fermer prêt à le frapper avant de réaliser que ce n'est que lui. J'ai faillis le frapper. Pendant toute mon enfance je ne me suis jamais rebeller contre mes " frères " mais arriver à l'adolescence j'ai fais de la boxe, j'ai appris à me défendre et alors après j'ai commencer à ne plus me laisser faire. Mais mes bourreaux à moi je ne les voyais plus puisqu'ils sont en Angleterre et moi ici en Californie. Mais malgré tout je m'attaquais aux plus faibles comme Braydon. Je fixe mon regard sur lui qui se voile pendant quelques secondes d'une douleur infinie en repensant à mon passé qui mais rapidement redevient froid. Je me sens un peu mal d'avoir faillit le frapper. A ses mots je me détends un peu même si je n'ai pas envie qu'il sache et que mon coeur c'est mis à battre à la folie mais je tente de le cacher. Je dégage mon poignet de sa main comme si ça me brûlais alors qu'en réalité il m'électrise et me prouve une fois de plus que le jeune homme est spécial. Je ris froidement et le regarde. " Pourquoi je t'offrirais des roses au juste hein ? On se détestent depuis des années et tu sais parfaitement que sans ce mariage et sans ce pari à la con jamais je serais marié à un type comme toi. " Je parle d'un ton calme et léger avant de m'approcher de lui et de poser mes mains sur son torse pour venir murmurer à son oreille une fois de plus. " Mais qui sait ? Tu le découvrira certainement un jour... " Je recule et lui fait un clin d'oeil avec un sourire. Oui oui un sourire. De moi. Je vous jure ! Son contact m'es très étrange en fait. C'est la première fois depuis le jour dans la boîte de nuit que je suis si proche de lui. Puis je tourne les talons et rentre dans ma chambre.

Alors où se trouvait la vérité ? Etait-ce bien lui qui lui laissait ces roses, ces petits mots ? Etait-il réellement capable de telles attentions ? Braydon avait besoin de savoir et pour ça il avait abandonné sa vaisselle pour rattraper son mari et lui saisir le poignet, l’obligeant à s’arrêter pour le questionner, chercher à obtenir des réponses mais la réponse ne tarda pas à tomber ; dure à entendre, froide pleine de moquerie. Le jeune homme soupira en secouant doucement la tête et relâcha le poignet d’Elyas, évidemment qu’il le détestait, comme pouvait-il en être autrement ? Et pourtant lui il continuait de l’aimer, comme un con. Un long frisson le traversa en sentant ses mains se poser sur son torse, même à travers son T-shirt il pouvait sentir la chaleur de sa peau, il aurait aimé qu’il pose ses mains sur lui en d’autres circonstances mais ça n’arriverait jamais et il le savait. Sans un mot il l’observa se rendre dans sa chambre, fermant à peine la porte et finit par se tourner vers le battant pour se défendre de ce qu’il venait de prendre au visage « Quand on s’est marié j’ai naïvement crû que ça représentait quelque chose pour toi, tu me déteste peut-être mais pas moi, moi j’te déteste pas et je sais pas comme je fais pour t’aimer avec tout ce que me fais vivre ! » lâcha-t-il la voix tremblante, prenant pleinement conscience qu’il venait d’avouer des sentiments qu’il avait gardé enfouis jusqu’alors mais il savait aussi qu’Elyas n’en aurait strictement rien à faire et au mieux se moquerait de lui si il ne s’en servait pas contre lui. Braydon secoua la tête, il aurait voulu se gifler pour avoir avoué une pareille chose ; Elyas ne l’aimerait jamais, il le verrait toujours comme le pauvre type qu’il martyrisait à l’époque du lycée et qu’il continuait de torturer encore aujourd’hui. Le châtain partit finir la vaisselle et lorsqu’il eut tout mit à sécher revint dans le couloir qui menait aux chambres ; il en avait gros sur le cœur mais il savait qu’il ne pouvait pas se confier à son mari, tout simplement parce qu’il n’en avait rien à faire, il se moquait bien de ce qu’il pouvait ressentir et ça le rendait malade, de souffrir comme ça en silence sans pouvoir en parler. Bradon s’appuya contre le mur pour souffler doucement, ignorant si il devait aller voir son mari ou retourner simplement dans sa chambre comme il le faisait à chaque fois qu’ils se prenaient la tête et au bout du compte il n’était pas plus avancé ; il ignorait toujours si c’était bien Elyas qui avait déposé toutes ces roses sur son oreiller.

Lorsqu'il avoue que lui il m'aime je sens comme une enclume tombée sur ma tête. Bien entendue je l'avais deviner mais l'entendre me le dire c'est autre chose. Je retourne dans ma chambre et m'allonge en fixant le plafond posant mes mains sous ma tête. Pourquoi ça me touches à ce point ce qu'il m'as dit. Tout ça c'est à cause de ce stupide baiser et de cette connerie de malédiction ! J'étais sortie de la vie du jeune homme, je ne le faisais plus souffrir et voilà que maintenant ça recommence. Je réfléchis un moment avant de sortir et de regarder vers la cuisine. Il s'y trouve encore tant mieux. Je prends un petit papier comme ceux que j'accompagne des roses et écrit dessus " Ne cherches pas à découvrir le secret qui se cache derrière tout cela. Apprends juste à apprécier les attentions que je te porte et laisses le temps faire les choses. " J'hésite un moment en me mordant la lèvre. Est-ce que je dois signer le mot ? Non je ne peux pas. Il faut pas qu'il sache. Un jour certainement il l'apprendra mais pas tout de suite. Je regarde qu'il soit encore concentré sur sa tâche avant d'aller dans sa chambre et de déposer le mot sur l'oreiller. Cela semblera étrange puisque personne n'est venu ici mais bon. En même temps il ne me vois pas et ne m'entends pas alors. Je retourne dans ma chambre sans un bruit et me rallonge en regardant le plafond. L'entendre me dire qu'il m'aime me fais vraiment ressentir quelque chose d'étrange. Je ferme les yeux en souriant légèrement. Je peux pas m'en empêcher. Alors comme ça il m'aime ? Il l'a dit et ça fait du bien au fond. Même si moi je ne le montre pas et que je ne lui ais pas répondu. J'aimerais que ce soit plus simple, j'aimerais pouvoir le prendre dans mes bras quand ça ne va pas plutôt que d'être la raison de son malheur mais pour le moment ça m'es simplement impossible. Je ne peux pas changer comme ça du jour au lendemain.

Elyas le rendait malheureux, s’en rendait-il compte ? Se rendait-il compte de ce que ça lui faisait de l’entendre lui parler de cette manière ? Sur ce ton froid et cruel qu’il employait à chaque fois qu’il ouvrait la bouche pour s’adresser à lui ? C’était même certain en fait, il savait le mal qu’il pouvait faire et en jouait, comme il l’avait toujours fait depuis le lycée et à chaque fois il se faisait à voir. Après avoir balancé une de ces révélations qui avaient l’effet d’une véritable bombe, Braydon retourna terminer la vaisselle et lorsqu’il eut finit, s’arrêta un moment dans le couloir pour réfléchir ; devait-il aller voir Elyas ? Il finit par se dire que non et rentra dans sa chambre pour attraper son ordinateur portable et s’étendre sur son lit mais il remarqua alors le petit mot posé sur l’oreiller. Il était certain qu’il n’y était pas lorsqu’il avait quitté sa chambre plus tôt dans la matinée, après l’avoir lu il se rendit compte que son mari était à l’origine de toutes ces attentions et se foutait vraiment ouvertement de sa gueule. Aussi il sortit de sa chambre pour rentrer dans celle d’Elyas sans même frapper, s’approcha du lit et lui jeta le petit papier sur le torse « C’est toi qui a écrit ça ! Arrete de me prendre pour un con au moins une fois dans ta vie Elyas, merde ! » S’emporta-t-il en planta dans ses yeux un regard dur et plein de colère. Combien de fois s’était-il demandé qui pouvait lui porter ce genre d’attentions ? Alors que la réponse était à deux pas de sa chambre « J’en ai marre que tu me prennes pour un con alors sois tu me dis les choses clairement, en face, comme un homme, sois tu me laisse tranquille ! » finit-il par lâcher, ces derniers mots sonnant comme un ultimatum. Il n’avait plus envie de se prendre la tête à se demander si Elyas l’aimerait un jour, si il serait un jour heureux avec lui, il voulait du concret, quelque chose de simple et de réel ; pas des illusions entretenues par une rose et un bout de papier posé sur son oreillers certains matins. Il voulait pouvoir tenir son mari au creux de ses bras, l’embrasser, peut-être même faire l’amour avec lui mais tout ça c’était impossible avec Elyas car il avait bien trop de fierté pour admettre que lui, Braydon, pouvait lui plaire.

Je sursaute en entendant sa voix et le regarde pendant qu'il me parle avant de prendre le papier et de le lire. Bien entendu je sais déjà ce qu'il y à dessus. Je relève ensuite les yeux sur lui en gardant le mot dans ma main. " Tu devrais suivre les conseils marquer là dessus et éviter de chercher. " Je me relève et remet le mot dans sa main. " J'ai rien de plus à te dire. " J'ai besoin de temps. J'ai besoin de savoir ce qui arrive dans ma tête et ce qu'il m'arrive à moi pour réagir ainsi avant de me dévoiler. Je sais que là je viens d'avouer et qu'il va tout de suite savoir que c'est moi, c'est évident même, mais peut importe. Je ne nie pas être à l'origine de ces mots mais simplement je n'avoue pas non plus ce que je ressens. La raison est bien simple je ne le sais même pas moi-même. J'ignore totalement ce que j'éprouve au juste. Je n'ai jamais vu Braydon s'énerver comme ça. Peut-être finalement que ce petit jeu ne lui plait pas autant que je le pensais. Peut-être qu'il aurait préféré que ce soit quelqu'un d'autre. A cette idée je sens mon coeur me serrer la poitrine et je relève les yeux vers lui un peu plus triste et demande d'une voix moins assurée mais que j'essaye de gardée froide et maitrisée. " Ouais ça t'aurais plût hein ? D'avoir un mec à tes pieds ? Que tu puisses te casser et m'échapper. L'idée que ce soit moi te fais chier. L'idée que ce soit que moi te fait chier parce que tu aurais préféré que ce soit quelqu'un d'autre. " Cette idée me fais du mal. Je reprends mon masque de froideur. " Maintenant sors de ma chambre. " Je me retourne pour être dos à lui et serre la mâchoire pour éviter de parler et de dire des mots que je vais regretter ensuite. Quoi qu'il arrive je sais qu'il faudra du temps à lui comme à moi pour qu'un jour peut-être on soient un couple. Une partie de moi aime cette idée. Pouvoir être avec lui et être bien et heureux. Pourquoi pas ?

Comment faisait-il pour l’aimer alors qu’il s’évertuait à le faire souffrir ? Braydon était rentré en trombe dans sa chambre, sans frapper pour lui jeter sur le torse ce bout de papier mais Elyas ne semblait en avoir rien à faire et se contentait de lui dire de suivre ce qui était écrit comme si tout lui était égal. Son mari se leva de son lit mais Braydon était incapable de le lâcher du regard et lui posait un ultimatum, parce qu’il en avait marre de souffrir, d’avoir mal par sa faute, de rêver à des choses qui n’arriveraient jamais. Elyas lui lança alors qu’il aurait préféré que ce soit un autre ce qui était totalement faux car depuis le début c’était pour lui qu’il avait craqué, malgré ses brimades et son mauvais caractère, malgré tout ce qui représentait ses mauvais côtés il était tombé amoureux de lui. Le jeune homme lui tourna alors le dos et le châtain ne sut plus quoi faire, resta un moment statique avant de se décider à ouvrir la bouche « Non … Je voudrais pas que ce soit un autre. » murmura-t-il en baissant les yeux d’un air coupable. Alors il fit un pas vers Elyas, il était dans son dos, à seulement quelques centimètres de lui, il pouvait sentir son parfum, si doux, si enivrant … Le jeune homme glissa timidement le bout de ses doigts dans la main de son mari, tentant de se montrer le plus doux et plus tendre possible « Elyas … S’il te plaît … » sa voix s’étrangla dans sa gorge mais il était bien décidé à jouer toutes les cartes qu’il pouvait si seulement ça lui permettait de revoir ce petit sourire sur son visage, de percevoir un regard différent dans ses beaux yeux sombres. Il l’aimait, il était fou de ce gars, il voulait que ça marche mais chaque fois il avait l’impression de se heurter à un mur et il espérait que cette fois il ne se ferait pas froidement rejeter.

Il s'approche de moi et je l'entends jusqu'à ce que je sente le contact de ses doigts sur ma main. Je le laisse faire sans rien dire. Pourquoi c'est si dure ? Pourquoi je peux juste me laisser aller ? J'aime pas le faire souffrir même si je le fais quand même tout le temps c'est pas vraiment par choix mais plus... Je sais... J'y arrive juste pas. J'ai jamais sût me laisser aller même en amitié j'ai beaucoup de mal et j'ai pas beaucoup de vrais amis sur qui je peux compter, ce qu'on considère comme une seconde famille et tout. Je ferme les yeux essayant de me rappeler les sensations de notre baiser. Bien que ce ne soit qu'un pari j'ai quand même éprouver des sensations folles quand je l'ai fais. J'ai envie de retrouver cette impression, ces frissons, ce petit courant électrique qui m'as parcouru quand j'ai poser mes lèvres sur les siennes. A ce moment là jamais j'aurais penser me marier au jeune homme. Et même le lendemain j'ai eut du mal à l'accepter étant donner que ni lui ni moi ne nous souvenons de quoi que ce soit qui concerne ce fichu mariage ! Je ne bouge pas et le laisse glisser sa main dans la mienne les yeux toujours clos et serre légèrement sa main. Mon coeur manque plusieurs battements en sentant sa peau contre la mienne. J'aime cette sensation même si je ne peux pas continuer. Je vais finir par craquer si il continue ça et j'ai pas le droit de faire ça. Je retire donc finalement ma main après un long moment et ne bouge pas. " Quoi ? " Ma voix reste froide mais beaucoup moins que ce que je peux montrer en temps normal. Il voulait que ce soit moi. Il m'as avouer qu'il aimerait que ce soit moi. Je ne sais plus quoi faire je suis totalement perdu d'un coup.

N’importe qui aurait trouvé Elyas cruel et quelqu’un à la place de Braydon encore plus mais lui il était dingue de cet homme, dingue de sa voix, de ses yeux, de son sourire ; il avait beau se comporter comme un parfait connard il l’aimait. Planté derrière lui le jeune américain tenta de glisser doucement sa main dans celle de son mari et étonnement ce dernier ne le repoussa pas alors qu’il s’attendait à une réaction violente de sa part, il le sentit la serrer doucement alors qu’il prononçait son nom, espérant ainsi attirer son attention. Mais l’effet fut inverse et Elyas lâcha sa main en lui répondant froidement comme de rien n’était. Braydon resta un moment avant de soupirer « Rien … Je pensais que sous tes airs de salaud il y avait un cœur … J’ai du me tromper. » finit-il par lâcher avant de tourner les talons pour sortir de la chambre, il ne voyait pas l’intérêt de s’acharner encore et encore. Il avait espéré que connaître la vérité lui rendrait la vie plus facile mais ça ne lui faisait que plus mal, savoir que les roses venaient d’Elyas sans qu’il n’assume cette petite attention le rendait malade. Comment avait-il pu croire que les choses changeraient ? Depuis le début Elyas jouait avec lui, avec ses nerfs, il le faisait courir juste pour le plaisir de le voir rêver à quelque chose qui n’existerait jamais et il le détestait pour ça, en fait il le détestait au moins autant qu’il l’aimait et c’était là, la triste vérité.

Sa phrase est une fois de plus un coup de massue. Quand il quitte la chambre j'aimerais le rattraper, j'aimerais en avoir le courage et la force, le plaquer contre un mur et l'embrasser et même le faire mien pour la première fois mais je ne peux pas. Je n'y arrive pas. Je m'assieds sur mon lit et prends ma tête entre mes mains en soupirant. Putain je suis trop con ! Je devrais m'excuser, me faire pardonner de faire de sa vie un cauchemar et au lieux de ça je continue. Je m'en veux de lui infliger ça. Je me relève et souffle avant de quitter ma chambre et de chercher après le jeune homme. Une fois trouver je me mets devant lui et regarde mes mains avant de retirer mon alliance et de la déposer dans sa main. Même si ce geste me fais mal et que les paroles que je vais prononcée me tuent je le dois. J'avale difficilement ma salive et ne le regarde pas avant de dire d'une voix faible. " T'es libre. Fais ce que tu veux. " Le divorce ne sera jamais prononcer à cause la malédiction mais à ce que je sache rien ne nous oblige à vivre ensemble. Si on les fais c'est parce que chacun de nous le veut et l'accepte rien de plus. Mais si je lui dis de partir alors je lui laisse le choix d'être heureux avec quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui prendra bien soin de lui. Quelqu'un d'autre que moi. L'idée de le savoir avec un autre me rends malade mais pour une fois je pense à lui. Il serait temps non ? Après plusieurs mois de mariage et surtout des années à le maltraiter je pense qu'il mérite de faire ses choix. Je tourne les talons et retourne dans ma chambre. J'ouvre la fenêtre et me pose sur le petit balcon que j'ai pour moi tout seul. Je prends la chaise et m'assieds dessus avant de regarder la ville. Cette ville maudite qui m'enchaine à un homme que je pourrais très certainement aimer un jour mais que je fais fuir de jour en jour.

La situation devenait proprement insupportable, Braydon ne savait plus quoi penser, il était perdu et Elyas semblait s’en amuser ou du moins être totalement indifférent à la souffrance qui était la sienne et qui le rongeait. Le jeune homme avait fini par quitter la chambre de son mari pour s’installer dans le salon, dans l’idée de se planter devant la télé pour penser à autre chose mais ses pensées allaient uniquement vers le beau brun qui était censé l’aimer pour le meilleur et pour le pire. En l’occurrence il ignorait si ils vivaient le pire mais il était certain qu’Elyas ne l’aimait pas, pour lui il n’était qu’un passe-temps et si il restait c’était à cause de cette foutue malédiction ; au fond il aurait préféré qu’elle n’existe pas, il aurait pu passer à autre chose et ne pas s’accrocher stupidement à un homme qui ne l’aimerait jamais. Depuis le canapé il entendit Elyas quitter sa chambre et s’approché, lorsqu’il se planta devant lui il leva les yeux pour le voir retirer son alliance et la lui déposer dans la main ; ce simple geste suffit à lui briser le cœur et son regard se voila d’une profonde tristesse alors qu’il baissait le regard pour fixer l’alliance, Elyas lui annonçant qu’il était livre de faire ce qu’il voulait. Cette fois il ne lui coure pas après lorsqu’il retourne dans sa chambre et se contente de refermer sa main sur l’alliance en serrant douloureusement les paupières, puis il la rangea dans sa poche, espérant bêtement qu’un jour Elyas demanderait à la récupérer pour la repasser à son doigt.

Une fois sur la terrasse je sens mon coeur se serrer. Je pensais pas qu'un joour j'en viendrais à ça mais il le faut. Braydon mérite d'être heureux et moi je ne peux pas lui apporter ce bonheur. Je me lève et m'approche de la barrière qui sépare le balcon du vide et passe par dessus. Non je veux pas me suicider je précise. Je m'installe sur la rambarde comme cela m'arrive souvent et regarde le sol en dessous. Assez haut quand même. Mais bon je fais souvent ça. Je glisse ma main dans la poche de mon bermuda pour prendre mon paquet de cigarette. J'en glisse une entre mes lèvres et l'allume ensuite pour tirée une bouffée de cigarette que je garde dans ma bouche avant de souffler doucement pour essayer de me détendre. Je fume doucement ma cigarette avant de la lancer plus loin une fois consumée en soupirant la dernière taffe. Je reste assis sur le rebord du balcon laissant mes jambes dans le vides les bougeant dans l'air. J'essaye de penser à autre chose que le fait que maintenant que le beau brun que j'ai pour mari est libre il va certainement faire sa valise et partir. Je soupire à cette idée. J'ai pas envie qu'il parte. Mais bien entendu comme je lui ais dit de faire ce qu'il veut il va certainement le faire et cela va arriver. Un soupire s'échappe de mes lèvres et je regarde le soleil continuer sa course dans le ciel. Parfois j'aimerais vraiment être quelqu'un de plus sentimental mais ma carapace est difficilement brisable. C'est comme ça je n'y peux rien c'est ma façon à moi de me protégé après ce qui m'est arriver. Peut-être qu'en parler avec le jeune homme pourrait m'aider. Mais je n'arrive pas à en parler. Avec personne. J'ai plutôt honte aussi je dois l'admettre. Mes parents, enfin parents adoptifs, m'ont fait parvenir un album photo de quand j'étais petit mais bien entendu dedans il n'y à que des photos du moment où ils m'ont adoptés donc pas de photos de moi bébé, juste un petit garçon de dix ans. Je ne sais même pas si Braydon sait que j'ai été adopté. Je le suppose ce n'était pas un secret au lycée. Enfin bon.