J’ai toujours été un grand sportif, et ce depuis tout jeune. Enfant très énergique, voire turbulent, mes parents m’ont rapidement inscrit dans une équipe de football américain pour que je puisse me dépenser à ma guise sans les rendre fous deux fois par semaine. En grandissant, ma curiosité m’a poussé à essayer d’autres sports, le baseball, le basket-ball ou le tennis, tout en restant licencié en football américain. Une fois majeur, et à force de fréquenter d’autres sportifs, je me suis laissé tenter par des sports plus « extrêmes » : d’abord l’escalade, et puis le parapente. Pouvoir survoler les terres, se sentir complètement libre, j’ai rapidement compris ce qui plaisait tant aux amateurs de ce sport et j’y ai moi-même rapidement succombé. Puis, pour mes vingt-cinq ans, mes amis m’ont offert un saut en parachute. J’étais fou de joie, je mourrais d’envie de tenter un saut depuis des années sans vraiment oser me l’offrir. Même pas un mois après, j’étais dans un avion, harnaché, prêt à partir dans une chute libre. Le sentiment de liberté que m’a offert ce saut était incomparable, et ne ressemblait en rien à ce que j’avais déjà pu ressentir. Impossible pour moi de ne pas recommencer. Un mois plus tard, après deux autres sauts en tandem et trois jours de formation, je m’élançais pour mon premier saut en solo. Beaucoup auraient pu être paralysés, mais l’adrénaline me donnait des ailes. Malheureusement pour moi, mon parachute avait un défaut, et six mètres avant l’atterrissage, il se déchira. Je m’écrasais au sol, et la douleur dans mon dos me fit m’évanouir. Je me réveillais trois jours plus tard, dans une chambre d’hôpital, entouré de machines, de bip et de câbles. J’étais dans le brouillard, sans aucun souvenir de comment j’étais arrivé là. Une infirmière entra et devant mes nombreuses questions, m’envoya le médecin qui m’avait opéré pour m’expliquer. J’avais fait une chute de cinq mètres et avait atterrit sur mes jambes, provoquant la fracture de trois vertèbres dans mon dos. La moelle avait été touchée et malgré la rapidité de ma prise en charge, mon opération et la réparation des vertèbres abîmées, personne ne savait si j’allais pouvoir récupérer l’usage du bas de mon corps ou pas. Il fallait attendre. Une phrase qu’on me servit à longueur de journée pendant les jours suivants. Une phrase qui me rendait fou. Moi, le sportif, cloué dans un fauteuil roulant ? Impossible !

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